Le sport est un langage universel. Chacun comprend intuitivement l’esprit du jeu, ses règles, ses buts, ses risques et sa beauté. Puisque ses codes sont facilement compréhensibles par le plus grand nombre, le sport est naturellement porteur de valeurs partagées. Dès lors, comment peut-on en faire un vecteur d’engagement et de responsabilité vis-à-vis du collectif, c’est-à-dire de citoyenneté ?

La question n’est pas neuve, tant le sport rassemble de personnes différentes, dans une ivresse collective susceptible de produire le meilleur (l’intelligence du jeu, le dépassement de soi, la fraternité dans la victoire…) comme le pire (l’aigreur de certaines défaites, la triche occasionnelle, le dopage, la violence parfois).

Nous pensons qu’au plaisir fondamental du jeu viennent s’ajouter des moteurs essentiels : le développement physique et mental de la personne, la sociabilité au sein de l’équipe dans une aventure partagée, le besoin de trouver un point d’équilibre personnel, l’idéal olympique aussi, fait de respect et d’altruisme.

En somme, le sport est un art du vivant, qui mobilise l’ensemble de la personnalité au plan individuel. A l’échelle collective, c’est également un concentré, un instantané du fonctionnement d’un corps social.

Nous avons choisi de l’examiner sous cette double perspective, qui fait du sport un terrain d’exercice privilégié pour les valeurs humaines, donc d’apprentissage de la responsabilité et de la citoyenneté.

Notre ambition est que cet examen critique des valeurs et des pratiques relationnelles véhiculées par le sport permette, au-delà de l’émotion immédiate et de la performance à tout prix, de construire avec et pour le monde sportif de nouveaux horizons.