<strong>Les modèles
de l'Intelligence Sociale</strong>
Les racines
de la performance durable
?

L'Apogée des sociétés I - 4. Analyser la gouvernance et ses impacts à chaque phaseIntroduction à la Grille

Le vécu des valeurs de responsabilité et de solidarité au sein d’une communauté est interconnecté avec les niveaux d’ouverture de ses structures vis-à-vis de l’interne et de l’externe. Aux tenants du pouvoir à caractère temporel de prendre en charge l’ensemble des acteurs tels qu’ils sont, avec leurs aspirations, leurs contextes et leurs pratiques ; à ceux du pouvoir à caractère spirituel de rappeler sans cesse à ce même ensemble l’idéal vers lequel il faut tendre.

 A long terme, la performance et la cohésion sont la résultante de la qualité de l’emboîtement des pouvoirs spirituel et temporel, des mécanismes d’assimilation des idées et des acteurs, et du processus d’engagement dans la responsabilité de chacun pour l’ensemble du collectif.

Le profil du dirigeant dépend de critères spécifiques à la gouvernance de l’organisation :

  • Dans une entreprise familiale, il faut porter un projet à long terme : la vision partagée est indispensable.
  • Dans une entreprise à capital risqueurs, il faut multiplier la valeur à moyen terme : la faculté à organiser la croissance rapide est essentielle.
  • Dans une mutuelle ou une coopérative, il faut être élu : la capacité à gérer des réseaux est un verrou.
  • Dans une entreprise cotée, il faut produire des bénéfices : l’aptitude à délivrer des résultats à court terme est prioritaire
  • Dans une entreprise publique, l’Etat nomme le dirigeant : les liens politiques sont donc pris en compte.

 

Les mécanismes de gouvernance organisent la sélection des dirigeants. Ils incluent toujours des critères de choix qui restent le plus souvent tacites et non exprimés. Ainsi, dans un environnement donné, certains profils d'acteurs, dotés de certains caractères et de certaines personnalités, qui correspondent le mieux aux critères recherchés, ont une plus grande probabilité d'être désignés aux postes à responsabilité. Mais aucun dispositif organisationnel ne maîtrise vraiment la dimension humaine. Aussi, la garantie d'identifier et de promouvoir le profil idéal n'existe pas. Quoi qu'il en soit, une fois en fonction, le dirigeant est en situation d'influencer et modifier le système de gouvernance qui préexistait à son arrivée, de façon à l'adapter à la fois à son mode de fonctionnement personnel et aux défis nouveaux qui se présentent et qu'il lui faut relever. Il y a donc une dialectique, une articulation continuelle entre le mode de gouvernance et le mode de fonctionnement des personnes qui occupent la fonction de dirigeant.

 

 

 

Cette bijection gouvernance / dirigeant établit une forme de pratique du pouvoir. Le corpus de décisions qui en découle produit à la fois des succès et des échecs, et donc un niveau d'adhésion durable des différentes composantes du corps social

 

 

 

 

Mais les résultats d’un collectif ne dépendent jamais seulement que du chef : ils sont le produit de l’action de chacun. C’est donc l’implication de tous qui permet de relever les défis collectifs. Ainsi, la capacité de mobilisation des énergies dans des projets convergents détermine le potentiel de performances collectives. En miroir, la proportion des prouesses et des faillites collectives induit l’appétit ou le désamour de chacun vis-à-vis du groupe, et l’envie de s’y inscrire encore et s’y impliquer toujours. La faculté du groupe à réussir ensemble induit l’implication de chacun : celle-ci est augmentée par les victoires, et atténuée par les défaites.

 

Et, en réaction de ses victoires et de ses défaites, le corps social procède à des adaptations de ses mécanismes de prise de décisions aux situations nouvelles auxquelles il est confronté. Ainsi, à mesure qu’une organisation grandit ou rétrécit, elle se réorganise, crée de nouvelles fonctions qui scindent ou fusionnent des responsabilités. Lesquelles, plus ou moins bien définies et confiées à des acteurs aux aptitudes plus ou moins adéquates, vont à leur tour engendrer des phases d’expansion ou de contraction... et ainsi de suite : la gouvernance forge un destin commun, façonne le corps social, et se réadapte au contexte en continu. Ainsi, performance et lien social sont corrélés sur la durée, et ont la gouvernance pour racine

Il convient donc de comprendre les imbrications entre les deux couples Gouvernance / Dirigeant et Lien social / Performance qui interagissent et évoluent de concert pour se transformer ensemble.

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